« Les soins aux morts étaient interdits »
Du Covid, Éric St Clair garde un souvenir particulier, et beaucoup d’incompréhension. En tant que thanatopracteur, son rôle est de prendre soin des défunts pour qu’ils puissent ensuite être présentés à leurs familles.
« Nous avons l’habitude de traiter des corps infectés par des pathogènes lourds, comme le VIH. Mais pendant le Covid, des arrêtés nous interdisaient de prodiguer des soins aux morts touchés par le virus, alors que les produits que nous injectons dans les corps permettaient de le neutraliser »
Ces morts, précise Éric St Clair, "ils étaient mis dans des housses mortuaires, puis placés en cercueils basiques, au lieu de cercueils zingués qui empêchent les maladies lourdes de se propager », souligne Éric St Clair. « J’ignore si cela était dû à un manque de connaissances de la part du gouvernement, mais c’était clairement un problème en termes de santé publique. »
S’il n’avait pas le droit de s’occuper des morts dus au covid, la période a cependant été active pour les défunts “réguliers”. « Là il y avait une considération de santé publique, et j’avais l’autorisation de me déplacer », souligne le thanatopracteur.
Actif sur l’Ardèche, la Lozère et la Haute-Loire, il se souvient de l’ambiance générale qui régnait : « C’était un peu surréaliste, je ne croisais quasiment personne sur les routes ». « Les rues étaient désertes, et mon seul contact avec la civilisation était d’acheter à manger dans les rares magasins ouverts. »
Si cette période est aujourd’hui terminée, Éric St Clair estime malgré tout que « les choses ne sont jamais revenues à la normale... »
Mathias Orain
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