« Des patients nous ont prêté des blouses »
Le premier confinement a presque été normal chez Karine Accassat. Avec un mari agriculteur, deux fils mécanicien et boucher, tout le monde était au travail.
L’infirmière libérale sur le plateau ardéchois s’est, elle, retrouvée en première ligne pour accompagner sa patientèle et les personnes qui avaient contracté le Covid.
« Dès le début, il a fallu s’organiser au sein du cabinet où je travaille. On ne m’a pas demandé si j’étais malade ou pas, il fallait y aller », se remémore l’habitante de Saint-Cirgues-en-Montagne. « Notre planning a été adapté pour que l’on poursuive notre mission auprès de nos patients. Ensuite, nous allions voir les personnes contaminées pour être sûrs de ne pas propager le virus. Quand je rentrais, il fallait également que je fasse attention à ne pas ramener le Covid chez moi ».
La veille du confinement, Karine Accassat devenait aussi maire du village ardéchois niché sur le plateau. Elle a vécu avec ses deux casquettes les premiers tâtonnements dans la gestion de cette crise. « Nous n’avions pas de matériel, il a fallu se dépanner comme on pouvait. Nos propres patients nous ont prêté des blouses », se souvient-elle. « On a aussi été élus mais sans pouvoir prendre nos fonctions de suite. C’était frustrant ».
Cinq ans après, un sentiment amer subsiste. Comme d’autres métiers au front durant le confinement, la reconnaissance n’a pas été là. « Nous n’avons pas eu de prime ou de geste alors qu’on sait nous trouver quand ça ne va pas », lâche Karine Accassat avant de conclure :
« Le positif, c’est qu’on se rend compte dans ces moments-là que l’être humain a une ressource inouïe pour faire face aux pires situations »
A.G.
Pour découvrir d'autres témoignages d'habitants de la Drôme et de l'Ardèche ►►►► cliquez!
