«  C’était une période très triste »

Du premier confinement, Lucile de Haro conservera le souvenir d’une « période très triste. »

Avec sa double casquette de chauffeuse de taxi et ambulancière, à Pierrelatte, la jeune femme de 33 ans a continué à transporter des malades pendant le premier confinement.

« Pour beaucoup d’entre eux, leur seul lien social était avec le personnel médical. Pour certaines personnes atteintes du cancer, la chimiothérapie était leur unique sortie de la journée. Certains ont vu leur moral très affecté. »

Une période difficile pour ses patients, avec parfois des situations crève-cœur. Lucile de Haro se souvient d'une chose en particulier:

« Je me rappellerai toujours de ces gens qui, devant le taxi, ont dit adieu à un proche atteint du Covid car ils ne savaient pas s’il allait revenir vivant »

Car à l’époque, interdiction était faite aux familles de pénétrer dans les hôpitaux. « Quand on transportait les patients on expliquait bien aux familles que ce n’était pas la peine de venir, que l’hôpital ne les laisserait pas rentrer. »

À cette époque, les salariés de l’entreprise qui transportent les personnes atteintes de covid s’équipent comme pour entrer dans un réacteur nucléaire. « On avait des combinaisons, des gants, un masque » se souvient-elle. Elle-même contractera la maladie et sera arrêtée deux semaines.

À la fin du confinement, Lucile de Haro ne se souvient pas d’avoir été particulièrement remerciée d’avoir travaillé pendant cette période. « Pas plus que d’habitude. On avait toujours nos patients habitués. De toute façon, même si on avait été remerciés, on aurait dit que c’était normal. On faisait notre boulot. Même si j’étais la première à applaudir les soignants à la fenêtre !».

M.G.

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