« On a accru notre capital sympathie »
«Le Covid était u ne inconnue opérationnelle lourde d’impacts. Il a fallu s’adapter, se réinventer, prioriser, rassurer, se protéger », revit le capitaine Nicolas Martin, qui a coordonné sur la vallée de l’Arve le protocole de prise en charge des personnes atteintes du Covid.
Un rôle de gestion au cœur d’une crise sanitaire imposant sa révolution dans les casernes. « C’était un bouleversement marquant de notre doctrine de travail en collectif et en cohésion, une gestion à l’opposé de ce que l’on prône, on faisait perdre aux agents les fondements de leur efficacité au quotidien », analyse celui qui venait d’être nommé chef de centre à Bonneville, en novembre 2020.
Une prise de commandement gravée dans la mémoire du capitaine confiné, cloué au lit par le Covid, dans un climat anxiogène. « On attendait au quotidien le nombre de morts. »
Sur le terrain, l’humain a pris le dessus :
« La population était encore plus rassurée de nous voir, on le ressentait dans les regards des personnes âgées. On a montré notre capacité de résilience. On a accru notre capital sympathie auprès de nos concitoyens »
Cinq ans plus tard, le pompier partage le sentiment d’un après-Covid. « On a vécu un événement biologique majeur et on n’est pas à l’abri d’en connaître d’autres. Nous saurons mieux les appréhender. »
Le Covid a laissé son empreinte. « Une culture du port du masque s’est forgée. Cette prise de conscience du risque de contamination restera. Il est devenu normal de voir des agents ayant des symptômes grippaux masqués, c’est une protection qui se normalise », conclut Nicolas Martin, aujourd’hui chef adjoint du groupement Arve Mont-Blanc et coordinateur du congrès national des pompiers qui aura lieu en Haute-Savoie à l’automne 2026.
Vincent Bouvet-Gerbettaz
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