« Nous, on n’a pas été applaudis et c'est normal »
Ils étaient aussi au travail, les chauffeurs de taxi. Comme Ludovic Malgrand, 47 ans et 18 ans d’expérience au compteur.
Son activité a toujours été tournée principalement autour du transport de malades « car sans ça, on n’existe pas ». Mais son chiffre d’affaires est aussi important dans le transport scolaire (souvent des enfants avec des handicaps). Et comme taxi à Cluses, les trajets sont aussi variés avec le tourisme et les stations et très épisodiquement, des assistances avec « du rapatriement ».
Il se souvient encore très bien des annonces pour le confinement et des répercussions :
« 98 % des courses se sont annulées à la dernière minute. Il n’y avait plus les scolaires, une ou deux consultations maintenues le premier jour et c’est tout. Nous, on avait le droit de travailler mais notre clientèle avait disparu »
Il a fallu également, la première semaine, évacuer les gens venus en vacances avec quelques touristes à ramener. Mais contrairement à d’autres professions jugées indispensables à l’époque, les chauffeurs de taxi n’ont pas vécu le confinement comme les autres, même en travaillant : « On n’a pas été applaudis, et c’est normal, on n’était pas importants ».
Pourtant, toutes les courses qui étaient vitales étaient maintenues et autorisées, comme les rendez-vous pour les dialyses et les traitements en cours, type chimio ou radiothérapie. Mais en réalité, l’activité était au plus bas avant une reprise qui s’est faite très doucement, progressivement. « Comme pour tout le monde, chaque petite sortie était alors très importante » relève Ludovic Malgrand.
Cinq ans après, les chauffeurs de taxi poursuivent d’autres combats, avec déjà deux grèves en un an.
Justine Trillat
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