« Les animaux ont ressenti l’anxiété »

Estampillés services de santé publics, les vétérinaires sont eux aussi restés en poste durant les heures les plus sombres de la crise sanitaire. Une situation à laquelle le cabinet médico-chirurgical des Cinq éléments, à Thonon-les-Bains, a dû s’adapter, par le biais d’un protocole établi au fil des recommandations nationales.

« Tant que le masque n’a pas été rendu obligatoire, pas grand monde ne le portait dans le cabinet » reconnaît la gérante, le Dr Corinne Michel. « Quand la pandémie a commencé à s’étendre, on a acheté des panneaux pour renforcer les gestes barrière et systématisé la prise de contact téléphonique. »

Une fois le confinement déclaré, l’organisation interne a dû être modifiée. « Toute la partie prévention (vaccins, ostéopathie, soins non urgents...) a été stoppée pour ne prioriser que les consultations d’urgence. » Une réorganisation qui a divisé par deux l’amplitude horaire du cabinet. Mais qui, paradoxalement, ne fut pas synonyme de baisse d’activité.

« On a dû gérer des demi-journées hyper intenses, exclusivement dédiées à des pathologies lourdes. Cette période a été très difficile à vivre émotionnellement avec énormément de décès, que l’on attribue à un phénomène de décompensation, avec des animaux qui ont ressenti l’anxiété de leurs maîtres, qui s’est répercutée sur leur état de santé »

Un souvenir douloureux pour Corinne Michel, même si la praticienne se dit « chanceuse » d’avoir pu continuer à exercer durant cette période troublée. « Cela m’a profondément aidé de pouvoir continuer et d’avoir la preuve que ma profession est reconnue comme utile au sein de la société. Je crois que dans ces moments-là, la quête de sens était très importante pour nous tous. »

Sylvain Falcoz

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