« Il y a eu beaucoup d’entraide entre nous »

Elle sait que sa profession de factrice fait partie des métiers chouchous des Français. Mais basée à Valserhône, dans l’Ain, Sylvie Bidault l’a ressenti puissance trois pendant la période du confinement.

« On était accueilli comme le Messie ! On était parfois les seules personnes extérieures que les gens voyaient dans la journée, ils nous questionnaient sur ce qui se passait autour de chez eux »

Et d’ajouter : « C’était aussi beaucoup plus facile de trouver les gens, puisqu’ils étaient tous chez eux. Moi qui faisais souvent les tournées de Collonges et Farges, où l’on ne voit jamais personne, car tout le monde travaille en Suisse, tout à coup j’ai fait la connaissance des noms inscrits sur les boîtes aux lettres ! »

Pendant le confinement, les facteurs étaient aussi tranquilles sur les routes et les tournées forcément plus fluides.

Sylvie Bidault est entrée à la Poste de Valserhône en 2001. Elle assure des tournées, fait du guichet, de la livraison de “petits plats portés”, élabore les plannings et procède au recensement de la population.

Cette période lui a permis d’accentuer cet aspect multitâche et son adaptabilité. « Pendant deux mois, les facteurs ne travaillaient que trois jours par semaine, on a groupé des tournées. L’autre partie de la semaine, un collègue et moi assurions les priorités : recommandés, relevés des boîtes jaunes, livraison de la presse… Tout ce qui arrivait était distribué, on n’a pas eu de retard de courriers. »

La plateforme courrier de Valserhône a aussi repris des bureaux qui n’étaient pas dans sa zone. « Il y a eu beaucoup d’entraide entre nous. »
Enfin, « les gens nous ont redécouverts. Certains services vivotaient comme “Mon colis chez moi”. Avec les nouvelles habitudes des acheteurs, on a constaté une explosion des colis et ce service a immédiatement décollé ! »

Catherine Mellier

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