« On a eu un rôle social »

Des attestations en pagaille. C’est ce dont se rappelle Jean-Paul Mengeon, buraliste au Premium dans la Grande Rue de Bourg-Saint-Maurice, du premier confinement : « Nous nous chargions d’imprimer des attestations vierges pour nos clients qui ne pouvaient pas le faire chez eux et on les distribuait ».

Son bureau de tabac a fait partie des rares commerces ouverts pendant le confinement dans le cœur de Bourg-Saint-Maurice. « Au début, les gens ne savaient pas que nous, buralistes, étions ouverts donc c’était désert. Pas un chat », se souvient-il. Le premier jour du confinement lui a même semblé « inquiétant ».

Quelques jours plus tard, l’atmosphère a changé. « Les clients ont commencé à prendre un nouveau rythme : ils prenaient leur attestation, promenaient leur chien et passaient ici acheter un paquet de cigarette ou Le Dauphiné Libéré ». Il était parfois l’une des seules personnes que certains Borains voyaient dans leur journée.

« On a été comme une présence pour eux. Ils nous racontaient leur vie quotidienne. Et comme tout le monde devait rester chez soi, il ne se passait pas grand-chose mais on était à leur écoute »

Le buraliste le reconnaît : « On a eu un rôle social ».
Cinq ans après, celui qui est également Président de la Chambre syndicale des buralistes de Savoie constate les dégâts : « Nous sommes placés dans une rue passante mais d’autres bureaux de tabac n’ont pas survécu ». Sa survie, Jean-Paul Mengeon la doit à ce ballet de fidèles. Et peut-être aussi à son sens du relationnel.

Garis Gentet

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