« L’hygiène, c’est notre métier »
Le matin, en descendant travailler, « je voyais les biches tranquilles au bord de la route, personne ne les dérangeait ». Voilà pour le volet cool du Covid, résumé par Corine Magnin. Avec aussi un emploi du temps allégé rare chez des commerçants : « le couvre-feu, c’était fermeture obligatoire à 18 heures ! »
Le confinement, avec son mari René, ils s’y attendaient, à voir ce qui se passait en Chine. Être en première ligne « parce que les gens ont besoin de manger », aussi. « Il fallait aller au charbon, mais on ne voulait pas contaminer la famille » : en toute hâte, la boucherie Magnin, quartier des Chaudannes à Saint-Jean-de-Maurienne, a commandé des panneaux de plexiglas installés dès avril 2020 (ils sont toujours là) pour maintenir la distance avec la clientèle, posé des traçages au sol.
Appliquer des règles d’hygiène strictes ne les a pas dérangés, c’est au cœur de leur métier. Les faire respecter par la clientèle fut parfois plus compliqué :
« Certains ne comprenaient pas qu’il faille attendre dehors au froid, qu’on ne pouvait accepter que trois personnes dans le magasin »
Plus tard, le port obligatoire du masque n’a pas été accepté par tous. « Parfois, il a fallu se fâcher », y compris avec un chauffeur livreur. Au bout de six mois, se souvient le couple d’artisans, le pli était pris, même si le souvenir reste d’une période « très difficile ».
Frédéric Thiers
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