« Les femmes qui ont accouché à cette période sont extrêmement marquées »
Elle n’aurait jamais pensé animer des séances de préparation à la naissance à travers un écran d’ordinateur. Pour Margot Saget, sage-femme libérale à Gap, le confinement a été une période de stress et une bulle suspendue dans le temps. « Je n’ai gardé que les urgences nécessaires. Je travaillais donc moins et je pouvais passer du temps avec ma fille d’un an ».
Mais à l’époque, à chaque sortie, la tension se réveille. « J’avais toujours peur, pas pour moi, car j’ai vite compris que je n’étais pas à risque, mais je craignais de ramener le virus à la maison ou de le transmettre à mes patientes ».
Dans son cabinet, les coussins pour rendre la pièce confortable disparaissent. Entre chaque consultation, c’est le grand ménage :
« Je désinfectais du sol au plafond, avec l’impression d’être toute la journée en cours d’hygiène. Pour les visites à domicile, j’emmenais plusieurs paires de chaussettes et de grandes chemises en guise de blouse »
Face à elle, l’inquiétude des futurs parents est décuplée. « Les femmes avaient peur d’avoir le virus et de le transmettre à leur bébé. Mais ce que je retiens aussi, c’est que le soutien entre nous s’est renforcé. On s’appelait beaucoup entre sages-femmes pour se donner nos astuces ».
Selon elle, la pandémie a aussi laissé d’autres traces. « Les mamans qui ont accouché à cette période sont extrêmement marquées. Elles ont très mal vécu d’être sans le papa ». Et le retour à la normale est venu très progressivement : cela fait à peine six mois que les jouets pour enfants sont revenus dans la salle d’attente. Et que les coussins douillets ont repris leur place sur sa table d’examen.
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